Question orale initiée par le député Didace Pembe Bokiaga au Ministre des Transports le 6 octobre 2012

Kinshasa, le 6 octobre 2012

QUESTION ORALE AVEC DEBAT ADRESSEE AU MINISTRE DES TRANSPORTS ET VOIES DE COMMUNICATION

Question orale initiée par l’Honorable député Didace PEMBE BOKIAGA, en application de l’article 138 de la Constitution de la République Démocratique du Congo et aux dispositions pertinentes du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale.

Honorable Président de l’Assemblée Nationale,

L’expansion exponentielle de la Ville Province de Kinshasa ainsi que l’urbanisation sauvage qui en découle, constituent à ce jour une crise démographique assez grave pour une ville qui comptait 400.000 habitants en 1960 et qui en compte à ce jour plus de 10 millions, sans que les infrastructures publiques ainsi que la disponibilité de transport en commun n’aient pu s’adapter aux réalités de cette évolution galopante.

Selon mon constat, c’est depuis la fin de la 2ème République que ce secteur a perdu toute sa vitalité. En effet, c’est en cette période que toutes les sociétés de transport en commun ont connu la faillite ou sont devenues opérationnelle en sous capacité pendant que les gouvernements successifs de la RDC n’ont jamais pu formuler de politiques sectorielles cohérentes en matière de transport public.

Au fil du temps, cette situation n’a fait qu’empirer en dépit de quelques initiatives publiques ainsi que privées qui se sont avérées contre-productives voire inefficaces.

En tant que natif de Kinshasa, j’ai donc eu le triste privilège d’assister, d’une part, à l’effondrement de l’organisation du transport public à Kinshasa et sur toute la République démocratique du Congo et, d’autre part, à déplorer les limites de la voirie publique devenue obsolescente et insuffisante.

Selon mon analyse de cette situation chaotique, il me revient de noter avec satisfaction, le fait que c’est seulement dans le cadre des 5 chantiers du Président Joseph Kabila que les choses ont commencé à changer de manière perceptible, particulièrement à Kinshasa où l’ensemble du réseau des voies de communication appartenant au domaine public a commencé à être réhabilité et modernisé; ce qui s’est confirmé à travers la volonté politique du Président de la République qui a inscrit son programme politique dans la révolution de la modernité.

Cependant, dans le cadre de la consolidation de la volonté politique du Chef de l’Etat, nous attendons du gouvernement de la République, la conception et la mise en œuvre d’une politique réaliste en matière des transports en commun, au cours ce son mandat dont le social a été déclaré priorité des priorités.

Si j’interviens en ce moment précis à travers cette question orale avec débat, c’est pour, d’une part, rappeler au gouvernement l’acuité de la problématique du transport public dans la ville de Kinshasa et, d’autre part, de donner l’occasion au Ministre de tutelle de nous éclairer sur le projet d’acquisition de 200 bus de transport en commun que son ministère aurait commandé récemment.

Je voudrais, à ce sujet, qu’il puisse répondre devant l’Assemblée plénière aux questions ci-après :

1. Comment s’est déroulée la procédure de passation de marché ? A-t-elle respecté les règles de bonne gouvernance en vigueur en RDC ?
2. Y a-t-il eu un appel d’offre international dans le respect des dispositions légales en vigueur en RDC ainsi que de celles conformes aux règles internationales en la matière ?
3. Peut-il nous présenter le contrat d’achat des bus et de pièces de rechanges ?
4. Quel est le nombre exact d’unités roulantes commandées ?
5. Quelles ont été les modalités de paiement de cette commande ?
6. Quels sont la marque, les capacités de transport par unité ainsi que le pays de fabrication de ces bus ?
7. Quel est le montant alloué à l’achat des pièces de rechange et des pneus de réserves ?
8. Sont-ils des engins neufs ou d’occasion ?
9. Quel est le prix CIF unitaire et quel est le coût global de la commande y compris les pièces de rechange ?
10. Quelles sont les dispositions prévues en matière de service après vente et relatives au transfert de technologie pour un parc aussi important ?
11. Quelle est la clé de répartition de ces bus par province et quelle serait l’impact de ce projet sur la situation existante dans chaque province?
12. Comment compte-t-il organiser la gestion technique de ces 200 bus quand on sait que le seul dépôt public qui pourrait servir à une telle entreprise a été vendu et transformé en boulangerie industrielle et en zone d’habitation (il s’agit du dépôt ex Transzam ou ex OTCZ ou ex TCL) ?
13. Quelles sont les dispositions concrètes relatives à la responsabilisation technique du personnel national, cadres et agents?
14. Quelle est la forme de gestion dont il compte doter la future société de transport en commun et par quel mécanisme va-t-il opérer ce choix stratégique?
J’ose espérer que le Ministre de Transport et voies de communication donnera au peuple congolais à travers l’assemblée plénière, les éclairages suffisants pour nous permettre de comprendre et d’assurer le suivi de cette importante initiative que j’encourage et dont je souhaite l’extension.

Fait à Kinshasa, le 6 octobre 2012

Honorable DIDACE PEMBE
Député national

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