Kinshasa, le 28 novembre 2013
N/Réf. : 1122/PBD/QAD/PANAM/MINENV-CN-T/2013
A Monsieur le Ministre de l’Environnement Conservation, de la Nature et Tourisme A Kinshasa / Gombé
Objet : Question orale avec débat concernant : le bilan, politiques stratégiques, retombées financières et perspectives d’avenir de la participation de la R.D.C. aux différentes conférences des parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique.
Excellence Monsieur le Ministre,
La 15ème conférence des parties (COP 15) qui s’était tenue en décembre 2009 à Copenhague devait préparer la fin du protocole de Kyoto en 2012 et poser les jalons d’un futur pacte mondial aux dispositions contraignantes sur la réduction des émissions des gaz à effets de serre d’origine anthropique, responsable du réchauffement climatique planétaire.
Le succès mitigé de cette grande conférence de tous les espoirs, n’a pas permis la transition écologique de la problématique climatique planétaire à travers cet accord contraignant.
Or, le rôle primordial que jouent nos forêts dans la séquestration des gaz à effet de serre devrait placer la RDC au rang de deuxième poumon écologique de la planète tandis que, malheureusement, les experts du gouvernement ne parviennent à quantifier scientifiquement et à évaluer financièrement ce service écosystémique rendu à la planète toute entière dont bénéficient et vont bénéficier les générations présentes et futures.
Et pourtant, en dépit de l’échec de l’adoption d’un accord contraignant, le COP 15 a toutefois prévu une mise à disposition de 30 milliards de dollars puis 100 milliards de dollars à partir de 2020, sommes destinées en priorité aux pays les plus vulnérables afin de les aider à s’adapter aux impacts du dérèglement climatique.
Or, le ministère de l’environnement de la RDC participe régulièrement à toutes ces différentes conférences des parties sans pouvoir faire bénéficier de manière privilégiée notre pays en tant que puissance écologique mondiale, ni imposer son leadership, ni même proposer des concepts innovants qui tiendraient compte des services écosystémiques rendus par nos massifs forestiers.
Enfin, je me réjouis de la résolution selon la communauté internationale, les ONGs internationales et le GIEC ont programmé en décembre 2015 à Paris, la tenue d’une Conférence des parties pour la signature un accord mondial contraignant engageant pour la première fois tous les pays à la réduction des émissions des gaz à effet de serre selon les exigences scientifiques indiquées par le GIEC.
Excellence Monsieur le Ministre,
De tout ce qui précède, je voudrais que vous me réserviez des réponses bien motivées à mes préoccupations qui sont les suivantes :
1. Quel est le bilan de la participation de votre ministère aux conférences des parties pour les années 2009, 2010, 2011, 2012 et 2013 ?
2. Pouvez-vous nous expliciter votre politique sectorielle par rapport aux perspectives climatiques à l’horizon 2015 pour que la RDC impose ses intérêts dans le pacte climatique mondial qui sera signé par tous les Etats membres des Nations-Unies ?
3. Quelle est votre vision par rapport à la modélisation des mécanismes innovants pour la rétribution des Services écosystémiques rendus par nos forêts notamment ceux relatifs à la séquestration des Gaz à Effet de Serre?
4. Quelles sont les initiatives prises par la RDC pour capter une part significative des 30 milliards de dollars américains prévus par le COP 15 à court terme et des 100 milliards promis à partir de l’an 2020 ?
5. La problématique climatique comporte un volet éminemment scientifique que pilote le Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), quel est le niveau d’implication de votre ministère dans les travaux de cette autorité scientifique? Avons-nous des représentants en son sein ? Si, non, pourquoi ?
6. Quelles sont les retombées des conférences internationales sur le climat ainsi que celles du mécanisme REDD sur les recettes publiques pour l’exercice budgétaire 2014 et quelles sont vos projections à l’horizon 2020?
Excellence Monsieur le Ministre,
Telle est la série de questions qui nous permettra d’avoir une meilleure lisibilité de votre gestion de la problématique climatique à l’échelle planétaire ainsi que ses enjeux internationaux.
J’attends donc, vos réponses précises, claires, chiffrées et bien motivées à mes préoccupations qui sont également celles de la plénière de l’Assemblée Nationale et de la population congolaise.
Acceptez, je vous prie, Excellence Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments patriotiques.
Honorable Pembe Didace Bokiaga
Député National
Copies Transmises pour Information :
– A l’Honorable Président de l’Assemblée Nationale A Kinshasa / Lingwala
– A Son Excellence Monsieur le Premier Ministre A Kinshasa / Gombé