Kinshasa, le 12 avril 2017
Discours du député Didace Pembe sur la proposition de loi portant code de bonne conduite de l’architecte
Honorable Président de l’Assemblée Nationale
Honorables membres du bureau
Honorables députés, chers collègues
Je voudrais, d’abord, féliciter notre collègue Lucain Kasongo auteur de la proposition de loi sous examen pour l’initiative ô combien louable qu’il a prise en vue de réguler le secteur de l’architecture.
Ce secteur comme vous le savez, est important, il fait partie de l’âme d’un pays, du fait que les œuvres architecturales sont des œuvres d’arts. Je pourrais dire que l’architecture est l’identité intime, même, d’un pays ou d’une nation. D’ailleurs sous d’autres cieux, il est placé sous la tutelle du Ministère de la culture.
Ma première observation concerne la protection des architectes congolais contre la concurrence étrangère. Il suffit de sillonner les villes de la RDC pour constater que la plupart des édifices, sont érigés par des architectes étrangers, à tel enseigne que les architectes congolais qui normalement, devraient s’appuyer sur l’Etat pour s’épanouir, se sentent inutiles et étrangers dans leur propre pays.
Je suis d’accord avec le fait que des chantiers privés privilégient les étrangers, par contre, je pense que le rôle des pouvoirs publics est celui de promouvoir ses propres talents et j’ose croire que cette loi est un véritable espoir pour les architectes congolais.
S’agissant du fait que l’ordre des architectes est placé sous la tutelle du Ministre de l’Urbanisme, je propose qu’un représentant de ce ministère, participe aux séances du conseil national de l’ordre.
Je Propose aussi qu’il soit clairement libellé dans la proposition de loi, qu’un décret du Premier Ministre portant code de bonne conduite de l’architecte, soit pris et que la bonne conduite ne soit pas exclusivement régis par le règlement intérieur de l’ordre .
Concernant le conseil de discipline, il conviendrait que ses prérogatives soit aussi définies par le décret portant code de bonne conduite de l’architecte et que pour plus d’objectivité qu’un magistrat de l’ordre administratif y fasse partie.
Sauf erreur de ma part, je n’ai pas vu dans la proposition de loi le mode de financement de l’ordre.
J’ai aussi noté l’énumération de certaines vertus cardinales devant diriger l’exercice de la profession. Pensez-vous que le fait qu’un architecte ait participé à l’érection d’une construction anarchique énerve les dispositions de la proposition de loi sous examen et qu’un tel acte pourrait entrainer sa radiation de la profession ?
Honorable président,
Le monde change, la société change, et l’architecture de notre pays doit s’adapter à l’évolution du climat. Nous ne pouvons pas avoir la même architecture qu’il y a 50 ans et c’est ma conviction. J’ose espérer que l’ordre des architectes veillera à prioriser la dimension écologique dans ses modules de formation et dans ses recherches.
Par ces mots je voudrais réitérer mes félicitations à l’auteur de la proposition de loi pour avoir pensé à ce secteur culturel dans lequel les pouvoirs publics piétinaient encore.
Je vous remercie.
Kinshasa, le 12 avril 2017
Honorable Didace Pembe