Succès total de la première Académie Verte des écologistes d’Afrique à Kinshasa du 4 au 6 décembre 2019.

Du 4 au 6 décembre 2019 dans la salle de conférence de ROTANA HOTEL à Kinshasa. Organisé en collaboration avec le green Forum, la FEVA et la FEVAC. 

Avec la participation de 8 pays d’Afrique. En plus de la République Démocratique du Congo, pays hôte de la conférence, on comptait des représentants du mouvement vert venus de République centrafricaine, du Gabon, du Burkina Faso, du Tchad, du Niger, de Sao Tomé-et-Principe et de la République du Congo.

Parmi les personnalités présentes pour ouvrir ces assises, citons Monsieur Claude Nyamugabo, Ministre de l’Environnement en RDC; Adamou Garba, Président de la Fédération des Verts Africains (FEVA) et Président du Parti Vert Nigérien; et Monsieur Didace Pembe Bokiaga, Député National, Président du Parti AECO (Alliance des écologistes congolais RDC et Président de la FEVAC Fédération des Verts d’Afrique centrale.

Claude Nyamugabo

Didace Pembe

Adamou Garba

Badono Daigou

Auguste Mampuya

Elsa Garrido

René Ngongo

Henri Mova Sakanyi

Olivier Mushiete

Junior Tchiteya

Eugène Banyaku Luape

Madzengue Younous

PROGRAMME de la 1ère Académie Verte d’Afrique Centrale.

Vendredi 06/12/2019
Ouverture
de l’Académie par Monsieur Claude Nyamugabo, Ministre de l’Environnement en RDC : “La problématique du changement climatique et de la compensation du Fonds Vert”

Travaux sur la thématique : Changement Climatique

  • L’Agro-foresterie communautaire durable, outil africain de lutte contre les perturbations du climat. Par l’Ingénieur Olivier Mushiete. Modérateur : Didace Pembe Bokiaga.
  • Changement climatique: défi et opportunité de croissance verte inclusive. Par l’Ingénieur Junior Tchiteya. Modérateur : Didace Pembe Bokiaga
  • Les forêts et tourbières de la RDC au coeur des enjeux climatiques. Par le Professeur René Ngongo. Modérateur : Badono Daigou, le président du Parti l’Union des Ecologistes Tchadiens

Vendredi 06/12/2019

Travaux sur la thématique : Evaluation de base de l’état de la démocratie interne des Partis politiques.

  • Exposé sur le thème : Les modalités d’alternance au pouvoir. Par le Professeur Mampuya. Modérateur : Adamou Garba, Président de la FEVA
  • Exposé sur le thème : La participation des femmes et des jeunes dans les structures décisionnelles clés du Parti. Par le Professeur Henri Mova Sakanyi. Modérateur : Adamou Garba, Président de la FEVA.
  • Exposé sur le thème : la démocratie interne dans les partis politiques. Par le Professeur Baniaku Luape. Modérateur : Ministre Ram Ouedraogo

Clôture
+ Echanges autour des réseaux des jeunes et ceux des femmes.
+ Examen et décisions concernant l’adhésion du Parti Vert de Sao Tomé-et-Principe représentée par madame Elsa Garrido.
+ Lecture des conclusions des travaux et communiqué final.
Modérateur : Adamou Garba, Président de la FEVA.


Déclaration finale de l’Académie Verte, Kinshasa du 04 au 06 décembre 2019

  • Les participants à la première Académie Verte, tenue à Kinshasa, du 04 au 06 décembre 2019, à l’hôtel Rotana, laquelle organisée par la Fédération des Ecologistes et Verts d’Afrique Centrale « FEVAC », en collaboration avec le Green Forum et la Fédération des Verts d’Afrique ;
  • Ayant suivi avec attention l’ensemble des exposés thématiques présentés par des experts en matière des changements climatiques, de démocratie interne des Partis Politiques et de l’implication des jeunes et des femmes dans les activités politiques ;
  • Constatent que le Fonds Vert pour le Climat (FVC) est un mécanisme de financement très ambitieux, créé pour réduire les émissions des gaz à effet de serre, aider les populations vulnérables aux effets des changements climatiques et promouvoir le transfert des technologies bien qu’il existe d’autres mécanismes de financement des projets en faveur des changements climatiques tels que GEF/FEM (Fonds pour l’Environnement Mondial), le MDP (le Mécanisme de Développement Propre) et tant d’autres. Et qu’en 2018, le Fonds Vert pour le climat n’a réussi à mobiliser que 11,3 milliards de dollars américains.Notent que malheureusement, les projets de la région d’Afrique Centrale n’ont pas suffisamment bénéficié du financement à cause notamment de la barrière de la langue lors de la présentation des notes conceptuelles qui doivent être rédigées et présentées en anglais ;
  • Félicitent et encouragent le projet ambitieux dans le domaine de l’agro-foresterie, intitulé « KOK 25 » présenté par un intervenant, lequel a pour objectif de reboiser une superficie de plus de 10.000 ha au territoire de Kwamouth dans la Province de Maï-Ndombe. Ce projet prévoit de combiner la culture du Maïs et de Manioc avec les plantes d’Acacia afin de séquestrer 150 tCO2/ha après 6 ans ;
  • Ayant compris que les effets du changement climatique ne sont plus à démonter car la transhumance des réfugiés du lac Tchad, la fonte des glaces, la perte des massifs coralliens, les inondations et tant d’autres, constituent la preuve et que le développement durable devra s’entendre comme le fait de mettre en congruence le capitalisme, le socialisme et l’écologie ;
  • Informés des modalités pratiques pour la mise en œuvre du projet ambitieux de reboisement d’un milliard d’arbres d’ici 2023, lequel mettra à contribution les enfants, les jeunes et les confessions religieuses ;
  • Conscients que les zones de tourbière peuvent servir de puits carbone et à ce titre, elles constituent une source de revenu pour la sous-région, particulièrement pour les états détenteurs de ces tourbières ; Et que l’agriculture, l’exploitation pétrolière, l’exploitation forestière et d’autres activités anthropiques constituent une menace ;
  • Intériorisés que la modalité universellement reconnues pour l’alternance au pouvoir sont les élections. L’alternance pourrait de ce point de vue être entendue comme une succession des politiques, des visions et d’idéologies et qu’il serait préférable de parler d’alternative car celle-ci implique un changement de vision et de politique alors que l’alternance pourrait impliquer un remplacement de pouvoir sans nécessairement entraîner un changement de politique et de vision.
  • Reconnaissant la nécessité de sortir des clichés universels sur la démocratie et l’alternance et de mettre en place un modèle démocratique qui reflète l’identité et les réalités de chaque peuple et que l’alternance ne devrait pas être la condition pour qu’il ait démocratie.
  • Mu par la volonté de se mettre d’accord pour faire avancer le pays afin de fustiger la dictature de la majorité qui veut que celui qui gagne les élections prenne tout et l’autre parti perde tout. Étant donné qu’en Afrique, il n’existe pas d’idéologie séculairement ancrée qui oppose les forces politiques et qu’il est possible de travailler ensemble.
  • Réaffirmant que la démocratie interne n’est pas un fait mais une démarche et qu’un des avantages des partis verts est que les grandes décisions sont prises en public et non en secret.
  • Félicitant le fait que les partis verts sont ouverts à de nouvelles idéologies et sont capables de présenter un contenu différent de celui des partis politiques classiques ;
  • Admettant le fait que les jeunes et les femmes constituent à l’heure actuelle une force non négligeable, capable d’influencer les décisions tant au niveau national qu’international ;

Recommandent aux acteurs politiques ce qui suit :

  1. Les pays d’Afrique doivent penser à une diplomatie verte pour défendre une position commune dans le concert des Nations où les grandes décisions sur le climat sont adoptées et de créer des mécanismes au niveau régional en vue de financer des projets sur les changements climatiques dans nos pays.
  2. Créer un lobby qui regroupera le bassin du Congo, le bassin d’Amazonie et celui de l’Indonésie pour défendre une position commune dans le concert des Nations car la RDC seule ne peut rien ;
  3. 3. Quitter le confort des débats idéologiques pour se lancer sur le schéma du réalisme en évitant de considérer le changement climatique comme un problème mais plutôt comme une opportunité d’agir et de présenter un modèle de développement innovant et différent ;
  4. Mettre en place une diplomatie verte pour les pays détenteurs des tourbières afin de faire entendre leurs voix et bénéficier des avantages possibles, tel est le cas de la RDC, du Congo et des autres pays Africains riche en tourbières ;
  5. Intégrer le cours de l’Ecologie dans le programme de l’enseignement Primaire, Secondaire et professionnel en vue de pérenniser la protection de l’environnement à travers le territoire de la RDC ;
  6. Les zones de tourbières étant entre la RDC et la République du Congo, il est important de rapprocher les deux pays en vue de trouver des mécanismes de protection de ces espaces et surtout de bénéficier d’un financement international en guise de compensation des aires couverte par des tourbières ;
  7. Considérer la démocratie non seulement comme mode d’accession au pouvoir mais aussi comme un modèle qui crée de l’équilibre socio-économique, culturel et tant d’autres afin de promouvoir le bien être collectif ;
  8. Que les jeunes et les femmes occupent une place de choix dans nos organisations politiques et que leurs opinions soient prises en compte ;
  9. Considérer les jeunes et les femmes non pas comme un problème mais plutôt comme des personnes capables d’apporter des contributions positives dans le processus de prise de décision ;
  10. Que la classe politique Africaine se réunisse pour définir un modèle de démocratie adéquat aux réalités des pays d’Afrique.

Fait à Kinshasa, le 06/12/2019