Didace Pembe propose la promotion de l’éthique électorale à la place des réformes systématiques de la loi sur la CENI.

Didace Pembe propose la promotion de l’éthique électorale à la place des réformes systématiques de la loi sur la CENI.

La crédibilité du processus électoral ne réside nullement dans les modifications de tout genre mais dans la promotion d’une éthique électorale. C’est en ces termes que le député national Didace Pembe s’est exprimé à la plénière lors du débat général sur la proposition de loi sur la réforme la Commission électorale nationale indépendante -CENI- sous examen à l’Assemblée nationale.

Très direct dans son intervention comme d’habitude, l’élu de Mushie, dans la province du Maï-Ndombe, n’a pas mis de gants en plastique ou en tissu pour faire entendre sa voix. L’apport de Didace Pembe était de taille dans la mesure où il a visé non seulement l’éthique électorale ou le mode de désignation des membres de la Centrale électorale, mais le renforcement du contrôle de la gestion de la CENI.

«A la lecture de la proposition de loi sous examen, qu’il me soit permis de rappeler que depuis 2006, la loi organique sur la CENI tout comme la loi électorale ont été retouchées à trois reprises sous prétexte de rendre le processus électoral plus transparent, crédible voire plus fiable. Malheureusement, force est de constater que les différentes modifications n’ont pas eu des résultats escomptés pour autant que des contestations des résultats s’en sont toujours suivis. Et voilà qu’une nouvelle proposition nous est présentée», a regretté le député réélu de Mushie. Pour lui, la solution idéale repose sur la promotion de l’éthique électorale au lieu de se focaliser sur les retouches des textes.

«Je pense à mon humble avis que la crédibilité du processus électoral ne réside nullement dans les modifications de tout genre, aussi pertinentes soient-elles, mais réside plutôt dans la promotion d’une éthique électorale», a martelé le député national Didace Pembe. Faisant une étude comparative avec les autres pays en matière électorale, il a constaté que l’arsenal juridique de la RD-Congo offre plus de garanties et de transparence bien que ces pays ont des élections plus crédibles que celles organisées en territoire RD-congolais.

«Notre souci est d’avoir des hommes corrects et intègres pour réussir la mission de la CENI», a-t- il souligné. Est-ce que les innovations contenues dans cette proposition de loi seront de nature à éviter de jeter le discrédit sur les résultats de prochaines élections? Favorisent-elles réellement l’indépendance de la CENI? Le mode de désignation des membres de cette institution est-il plus rassurant? Voilà des questions que Didace Pembe s’est posé avant de poursuivre son intervention.

Pour ce qui est de la désignation des membres de la CENI, le président du parti AECO et grand écologiste de la RD-Congo a fait comprendre aux députés qu’il était utopique de croire que les membres désignés par leurs composantes pour faire partie de cette institution d’appui à la démocratie ne soient plus redevables à leurs structures de provenance.

«Ce qui importe, c’est le développement d’une éthique électorale opposable à tous. Voilà la solution que j’estime durable et louable dans un processus électoral. Personne ne peut ignorer ici qu’il y a une Société civile pro-majorité et une autre pro-opposition», a clamé haut et fort le délégué des Verts qui tient à la probité morale, l’impartialité, le professionnalisme et l’éthique.

Même si Didace Pembe s’est accordé avec les idées de renforcer le contrôle de la gestion de la CENI en vue d’atténuer les pouvoirs du président de la Centrale électorale face à l’Assemblée plénière, il reste opposé à une CENI gérée comme une entreprise.

«Je suis contre une CENI qui est gérée comme une entreprise. Tenez! Les organes proposés renvoient curieusement à ce mode de gestion. L’Assemblée plénière renvoie à un Conseil d’administration, le Bureau à un Comité de gestion et la Commission permanente d’évaluation et de contrôle -COPEC- à un Collège des commissaires aux comptes. Je suggère que l’Assemblée plénière et la COPEC soient supprimées. Ma proposition est dictée par le souci d’alléger le processus de prise de décision pendant les opérations électorale», a conclu le grand tribun de Mushie.

D’après Dorian Kisimba, AFRICA NEWS, SERIE II, N°1938 DU VENDREDI 23 AU DIMANCHE 25 AVRIL 2021