Intervention de Didace Pembe à l’assemblée nationale sur le Budget 2023 en présence du premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge le 28 octobre 2022

Honorables Présidents,
Honorables membres du bureau
Honorables députés
Chers collègues,

Permettez-moi d’encourager et de féliciter le gouvernement qui a mis en place des mécanismes de contrôle efficients en vue de l’accroissement du budget de l’état dont les prévisions s’élèvent à ce jour à 14 milliards 660 millions de dollars américains.

Cependant, je reste perplexe quant à l’utilisation et à la répartition de ces ressources qui demeurent inégales, non contrôlées et incompréhensibles à bien des égards.

En effet, les interventions du pouvoir central auprès des entités territoriales décentralisées demeurent injustes du fait qu’elles ne tiennent pas compte de la réalité sur terrain.

A titre illustratif, le gouvernement a alloué une enveloppe équivalant à 174 mille dollars américains au titre de l’électrification de la cité de Mushie dans le territoire du même nom dans la province du Maï-Ndombe dont je suis originaire alors que cette cité a besoin de près de 8 millions de dollars américains pour atteindre ce but.

Je rappelle que le montant dérisoire accordé pour électrifier la cité de Mushie est inférieur à celui doté, par exemple, à certaines agences de la Présidence, notamment l’Agence Congolaise de la Transition Ecologique et Développement Durable à qui il a été octroyé en terme de frais d’installation un budget de 238.405 dollars. Pourtant cette agence ne compte en son sein que 9 personnes.

Vous pouvez constater avec moi qu’on préfère sacrifier des centaines de milliers de personnes pour une structure qui ne compte que 9 agents et dont le travail sur terrain est quasi inexistant et inaudible et les exemples de ce genre sont légion.

Honorable Président, j’invite donc notre chambre à faire les ajustements utiles en vue de rééquilibrer la gestion des ressources et de les faire profiter à la population plutôt qu’à un groupe d’individus.

Dans un tout autre registre, je relève que le budget retenu pour la défense est de l’ordre de 915 millions 77 mille dollars. Sur ce montant, il est réservé seulement 36 millions 507 mille dollars pour les acquisitions militaires et 2 millions 598 mille dollars pour l’acquisition d’aéronefs.

Comment dans un pays qui est en guerre peut-on réserver un si faible montant à l’équipement des soldats et espérer gagner la guerre.

Honorable Président, permettez-moi de rappeler au gouvernement que le programme de 145 territoires n’a pratiquement pas débuté dans plusieurs provinces si bien que les mêmes rubriques contenues dans la loi des finances 2022 ont été reconduites pour l’exercice 2023.

Pourquoi ce retard? Pourrait-on être fixés pour un chronogramme effectif de ce programme?

Pour finir je voudrais rappeler à notre gouvernement que depuis plusieurs années, je plaide pour l’électrification de ma cité de Mushie. Je sais que ce n’est pas un problème de moyens mais un problème de volonté, je dirais même de volonté politique.
Ainsi je demande du haut de cette tribune que cette fois-ci, ma voix soit entendue et que soit corrigée l’injustice dont est victime la population de cette province où le taux d’électrification est de zéro pourcent.

Doit-on continuer à penser que le Mal-Ndombe est la province des mal aimés ou est-ce un oubli qu’il faudrait corriger avec diligence. Sans me tromper, puis-je rassurer ma population si elle peut encore compter sur notre gouvernement.

Et enfin pour terminer, je demande à mes chers collègues d’approuver ce programme moyennant les amendements utiles. Voici, honorable Président, et je vous remercie.