Projet de société

La planète ne se partage pas, elle se gère

Le progrès ne se subit pas, il se choisit

La démocratie ne se brade pas, elle se vit.

Nous n’héritons pas la terre de nos parents mais nous l’empruntons pour nos enfants. (Antoine de Saint Exupéry)

 

PREAMBULE

L’Alliance des Ecologistes Congolais -Les Verts- (AECO -Les Verts-) s’est résolu, librement, à bâtir au Congo Kinshasa, un Etat puissant et Moderne. Cette puissance ne saurait être effective sans la prospérité.

Aussi, l’Alliance des Ecologistes Congolais -Les Verts- (AECO -Les Verts-) affirme, que la grandeur d’un pays ne dépend pas nécessairement de sa dimension géographique, ni de ses nombreuses richesses naturelles, mais de la qualité des gouvernants; des hommes et de leur volonté politique à transformer l’environnement, car rien de grand ne peut se réaliser sans une grande vision, un grand projet et la contribution de grands hommes.

La JUSTICE, l’ECOLOGIE et le TRAVAIL, qui sont une des revendications essentielles de l’Alliance des Ecologistes Congolais (AECO -Les Verts-) est une denrée périssable qu’il faut cultiver, consolider et protéger chaque jour.

Grâce à la Justice, les libertés fondamentales du congolais ainsi que le respect du droit d’autrui doivent être garantis, gage d’un épanouissement certain.

Grâce à l’Ecologie, notre pays agira en synergie avec d’autres nations pour laisser notre Terre, la planète bleue, vivante, vivable, féconde et belle pour les générations à venir.

Grâce au Travail, notre pays deviendra producteur de sa propre croissance et maître de son développement.

L’histoire du 20ème siècle nous apprend qu’il n’existe pas de liberté durable sans démocratie et développement, ces deux concepts évoluant dans un ordre dialectique, le tout se reposant sur un soubassement solide, qu’est l’Ecologie.

L’Alliance des Ecologistes Congolais -Les Verts- doit agir pour instaurer une coopération mondiale destinée à rétablir d’urgence les équilibres écologiques et initier un développement pacifique réconciliant le Nord et le Sud.

L’Alliance des Ecologistes Congolais -Les Verts- doit agir pour inciter la science et la technologie à démocratiser leurs choix et à retrouver une éthique fondée sur l’épanouissement de l’homme et recentrer la politique sur les réalités quotidiennes.

L’Alliance des Ecologistes Congolais -Les Verts- affirme que tout être humain doit pouvoir vivre dignement et en paix dans un environnement sain.

Or l’état de notre planète n’incite guère à l’optimisme. Le gaspillage des ressources naturelles se poursuit. Dans des régions entières, l’approvisionnement en eau potable n’est plus garanti. Les conséquences à venir du réchauffement climatique sont angoissantes.

Dans notre pays aussi, les catastrophes naturelles se répètent.

Le fossé entre les plus riches et les plus pauvres s’approfondit. Une proportion croissante de l’humanité vit en dessous du seuil de pauvreté. Même au cœur des pays les plus prospères, la pauvreté et la précarité font des ravages.

L’Alliance des Ecologistes Congolais -Les Verts- est convaincu que cette évolution est réversible. Encore faut-il agir maintenant.

L’Alliance des Ecologistes Congolais -Les Verts- défend un projet de société qui vise à préserver notre planète et qui refuse toute exclusion. L’écologie politique ne se réduit pas à la protection de l’environnement, des forêts et des animaux. Elle comprend le développement de la démocratie, la réalisation de l’égalité entre femmes et hommes, la protection sociale, la qualité de la vie, l’enseignement primaire obligatoire et gratuit, pour ne citer que ces exemples.

L’AECO -Les Verts- est persuadé qu’une vie sans guerre ni oppression, plus fraternelle, est possible. Pour que cet autre monde devienne réalité, un engagement fort et diversifié est nécessaire.

De tout qui ce qui précède, l’AECO -Les Verts- adopte le présent projet de société qui s’articule de la manière suivante : 

CHAPITRE 1 : DOCTRINE ET IDEAUX

L’écologie politique ne propose pas un modèle tout fait de «bonne société», que l’on atteindrait par un coup de baguette magique, ou par une révolution générale. Le chemin est long vers le développement soutenable, une société conviviale, des rapports internationaux pacifiques.

C’est dans la myriade des routines et des décisions, grandes et petites, qu’il faut, pas à pas, réformer nos pratiques et notre regard sur le monde.

Réformes ininterrompues qui ne seront pas guidées par un rêve, mais par des valeurs, des critères de choix.

Ces valeurs, quelles sont-elles ?

Essayons de les regrouper en quelques chapitres :

1.1. LA RESPONSABILITE

C’est à coup sûr l’exigence la plus nouvelle de l’écologie politique. Parce que le genre humain est le seul agent conscient de la transformation de la nature, il lui revient de répondre des conséquences de ses actes, de son mode de vie, sur le milieu naturel et, en particulier, sur les autres espèces vivantes. Cet environnement, nous l’empruntons aux générations futures, et nous devons leur reconnaître le droit à vivre sur la seule planète que nous ayons; nous avons le devoir de la leur léguer encore plus riche de beautés et de diversité.

Nous devons donc reconnaître des bornes, des limites à ne pas franchir, des équilibres à respecter, afin de ne jamais commettre l’irréparable.

Nous devons apprendre que nous sommes comptables de la disparition d’espèces animales ou végétales nécessaires à l’équilibre ou à la beauté de la sphère du vivant, que nous sommes responsables de la préservation de la couche d’ozone protectrice, de la stabilité du climat, que nous pourrons être tenus pour responsables de la disparition de l’eau potable et de l’eutrophisation des rivages.

Nous ne pouvons plus passer des compromis au sein de chaque génération en oubliant l’ardoise laissée aux générations futures. Nous devons apprendre à compter, et à payer le coût de nos désirs sans le transférer à nos petits-enfants. Ces devoirs des humains envers la nature et les générations futures, on les désigne parfois comme «droits de la nature et des générations futures», à la grande ironie des adversaires de l’écologie. «Comment ! Disent-ils, donner des droits à des êtres non humains ou non existants, mais c’est ignorer les droits de l’homme !». Droit de l’homme à massacrer ce qui l’entoure sous prétexte de bien-être matériel ? Droit de l’homme à ignorer ces femmes et ces hommes, tout aussi respectables, qui naîtront demain ? «Science sans conscience n’est que ruine de l’âme».

«Combien ça coûte, l’écologie ?» nous demanderont ceux qui la réduisent à la réparation des dégâts sur l’environnement, et qui déduisent ces coûts des «droits de l’homme à toujours plus de consommation». Nous inversons la question : «L’environnement nous est offert. Combien coûtent vos dégâts ?».

Et nous proposons de prendre le mal à la racine. Réparer les dégâts, c’est bien. S’attaquer aux causes, c’est mieux. Arrêter de détruire, pour ne pas avoir à dépolluer. Arrêter de se lancer dans des productions irraisonnées, qui causent toujours des destructions (parfois justifiables), sans réfléchir à la réalité des besoins.

1.2. CHAQUE CITOYEN, UN ACTEUR CONSCIENT

Nous voulons donner à la politique le rôle qui devrait être le sien dans la société :

  • DONNER DU SENS A NOTRE VIE COMMUNE, permettre à chacune et à chacun d’entre nous de se retrouver dans une aventure collective. Pour cela, la politique ne peut plus rester le domaine réservé de professionnels de la politique, elle doit être largement partagée : c’est pourquoi les citoyens doivent se réapproprier le pouvoir de décision.
  • RENDRE CE POUVOIR au citoyen, c’est d’abord lui assurer une vie décente, car personne ne peut remplir vraiment son rôle de citoyen s’il vit dans l’angoisse du lendemain, c’est reconnaître sa dignité et sa valeur quelle que soit sa situation.
  • C’EST DONNER à une vie associative riche et indépendante les moyens de se développer.
  • C’EST REFUSER que le travailleur perde sa qualité de citoyen lorsqu’il franchit la porte de l’entreprise.
  • C’EST INSTAURER à tous les niveaux la démocratie participative, en permettant à chacun de participer à l’élaboration des décisions qui le concernent, c’est accepter les débats publics contradictoires sur toutes les grandes questions de société, au lieu de décider dans le secret.
  • C’EST ENFIN DÉMOCRATISER les institutions de notre République, renforcer la décentralisation en lui donnant des règles claires et les moyens réels de son exercice, généraliser les évaluations des politiques publiques et rendre compte aux citoyens de l’action de ses élues.

NOUS VOULONS promouvoir cette autre conception de la politique. L’approfondissement de la démocratie conditionne aujourd’hui la capacité de la société à maîtriser son avenir, au lieu d’être le jouet des forces politiques dominantes.

1.3. DEMOCRATIE ET NON-VIOLENCE

 

Les valeurs sont inutiles sans moyen de les mettre en œuvre. Si l’on accepte la seule confrontation sur le marché des initiatives économiques, comment faire prévaloir la responsabilité écologique globale, l’autonomie, la solidarité?

Fondamentalement, la transformation des mentalités et des comportements est la seule solution au problème. Le débat d’idées, l’ouverture des médias, certains mouvements sociaux marquent déjà une évolution vers ces valeurs, mais l’éducation à l’écologie, la diffusion d’un civisme écologique est une entreprise de longue haleine.

Les valeurs que l’AECO -Les Verts- propose ne sont pas facilement conciliables : l’autonomie ne fait pas toujours bon ménage avec la solidarité. Bref, concilier les comportements de milliards d’individus, de milliers de communautés sur notre planète, et faire en sorte qu’ils restent compatibles à long terme avec les conditions de la vie sur la terre, «maîtriser» l’économie, il faudra longtemps «orienter» l’action de ses agents.

Comment ? 

  • En dissuadant les conduites non écologiques par la fiscalité, en subventionnant au début les conduites écologiques. Mais cette façon simple de concilier libre entreprise, liberté du consommateur et écologie est insuffisante : certains auraient les moyens de se payer le «droit de polluer»;
  • Par des obligations et des interdictions. C’est assurément une limite à l’autonomie. Mais elle peut être nécessaire pour assurer la survie de la nature et la solidarité vis-à-vis des autres individus, des autres peuples et des générations futures, pour garantir l’autonomie des autres.
  • C’est donc à la démocratie d’arbitrer entre les intérêts en conflit, de fixer l’ordre des priorités et le niveau acceptable de contrainte ou d’incitation. Cela suppose qu’il existe un cadre pour discuter et arbitrer, et donc une certaine déconnexion des communautés où se prennent les décisions politiques par rapport aux pressions de la concurrence mondiale.Ainsi, la démocratie apparaît comme consubstantielle à l’écologie politique. Car qu’est-ce que l’écologie politique sinon le rapport de chacun à tous les autres ? Cela ne peut se régler par la dictature bienveillante d’«experts en développement soutenable», car alors il n’y aurait plus d’autonomie, et plus de responsabilité de chacun. Mais dès que s’affirme l’autonomie de chacun, de chaque communauté, apparaissent les conflits et se pose la question de la violence.La non-violence exprime, pour l’AECO -Les Verts-, à la fois la reconnaissance de la différence et du droit à l’autonomie, et l’exigence de la solidarité malgré tout. C’est la condition de la démocratie : que chacun puisse s’exprimer, avec quand même, la volonté de vivre ensemble.La non-violence ne signifie donc pas – au contraire ! – que l’on peut laisser la force écraser l’autonomie et la dignité du faible. Ce n’est pas la non-sanction. Pour que puissent coexister, sur les routes et dans les rues, autos, vélos et piétons, il faut parfois mettre des chauffards en prison, et donc il faut des gendarmes. La non-violence est en elle-même une valeur contradictoire, dont l’application demande réflexion et débat.Il n’existe pas une «réponse écologiste» à tous les problèmes de notre monde infiniment complexe. Il existe cependant une approche spécifiquement écologiste des problèmes : celle qui prend en compte la complexité du monde, et, refusant de la réduire par la violence, recherche collectivement, dans le débat démocratique, une réponse conforme aux valeurs d’autonomie, de solidarité, de responsabilité à l’égard du vivant.L’écologie, c’est le choix de la vie, animée de forces parfois conflictuelles, mais toujours inventives et créatrices.

1.4. REPONDRE AUX URGENCES

URGENCE ENVIRONNEMENTALE à l’échelle planétaire, avec les changements climatiques dus aux émissions de gaz à effet de serre, dont nous commençons à ressentir les conséquences dramatiques; avec les prémices de la fin de l’ère du pétrole et de l’énergie à bon marché; avec les pollutions qui dégradent les milieux de vie, jusqu’aux points les plus reculés de la terre; avec la disparition accélérée des espèces animales et végétales qui, par son ampleur, s’apparente à une nouvelle grande extinction.

L’avenir ne sera soutenable pour tous les habitants de la planète que si une décroissance de l’empreinte écologique des pays riches est amorcée: décroissance de l’exploitation des ressources non renouvelables, des profits et des revenus des 20% les plus aisés, de la fabrication et de la vente d’armes, du gaspillage énergétique, des transports routiers et aériens…

1.5. CE QUE NOUS VOULONS CHANGER

COMMENT engager ces transformations préconisées par l’AECO -Les Verts- et que propose celle-ci dans son projet pour les prochaines années ?

C’EST EN CONSTRUISANT des alliances à tous les niveaux, mondial, africain et national que nous pourrons promouvoir un modèle de développement alternatif à la mondialisation libérale. Tel est notre premier objectif.

1.5.1. Au niveau national

Le projet de LE PECO – LES VERTS propose un ensemble de réformes visant à engager la transformation de notre modèle de développement, au-delà de l’abrogation des dispositions scélérates prises par l’actuelle classe politique.

Même si ce changement ne peut s’opérer immédiatement, il s’agit de franchir dans les prochaines années une première “marche”, qui apporte des avancées significatives en réponse aux urgences, autour des objectifs suivants :

  • Mettre l’écologie au cœur des politiques publiques (énergie, transports, aménagement du territoire, protection de la nature, santé, agriculture, etc…) afin de tendre vers une société plus sobre, économe en ressources, réduisant son empreinte écologique, agissant selon les principes de précaution et de prévention au lieu de se borner à réparer les dégâts, re-localisant les activités économiques et où les territoires maîtrisent leur développement.
  • Vers une société de “pleine activité” et vers un revenu d’existence pour tous, afin de garantir une réelle autonomie des personnes, sécuriser les parcours professionnels, reconnaître l’apport de chacun à la collectivité à travers toutes sortes d’activités sociales. En même temps, les salariés se verront reconnaître des droits nouveaux dans l’entreprises; les entreprises publiques, dont la gestion sera profondément démocratisée et les différentes formes d’économie sociale et solidaire seront les principaux vecteurs de ces transformations.
  • Des mêmes droits pour tous et sur tout le territoire, par la lutte contre les discriminations, par des politiques garantissant l’accès à la santé, à l’éducation. Sa promotion doit être l’un des objectifs essentiels d’une politique de transformation.
  • Ces changements passent par une démocratisation de l’État, dans son fonctionnement, dans la préparation des décisions, dans le développement d’évaluations publiques des politiques, dans sa fiscalité. Cette réforme doit se manifester à travers l’initiative citoyenne, la démocratie participative et le renforcement des droits du Parlement. 

1.5.2. Au niveau africain

L’AECO -Les Verts- veut un autre modèle de développement, celui d’une Afrique écologique, sociale, démocratique, solidaire et l’affirmation des principes de souveraineté des Etats, de l’intangibilité des frontières, et de bon voisinage.

L’AECO -Les Verts- propose d’avancer parallèlement sur deux plans :

  1. Travailler à réorienter profondément les politiques communautaires, pour donner une véritable reconnaissance aux services publics et reconnaître leur primauté sur le droit de la concurrence, protéger les droits sociaux et mettre l’écologie au centre des politiques dans le domaines des transports, de l’énergie, de l’agriculture.
  2. Ouvrir un débat citoyen à l’échelle de l’Afrique pour redéfinir les fondements de l’Union, à travers une constitution qui ne traite pas des contenus de politiques, mais qui définit les valeurs, les droits humains fondamentaux, les règles du jeu démocratiques et qui reconnaisse la primauté du principe d’intérêt général.

1.5.3. Au niveau mondial

 

L’AECO -Les Verts- propose de :

  • mener une politique de paix et lutter contre la prolifération et pour l’élimination de toutes les armes de destruction massive;
  • construire un monde multipolaire fondé sur une démocratisation des institutions internationales;
  • manifester notre solidarité avec les peuples des autres pays, sans nous laisser opposer les uns aux autres par la concurrence organisée par les firmes multinationales;
  • œuvrer à de nouvelles règles du jeu au plan mondial, afin d’encadrer la circulation des capitaux et des marchandises : ce n’est pas à l’OMC de dicter sa loi, la libre circulation des marchandises doit être subordonnée à la reconnaissance de la notion de biens communs (eau, santé, culture, éducation…) et au respect de règles sociales, environnementales, sanitaires et culturelles, sous peine d’alignement des sociétés vers le bas;
  • réorganiser l’architecture des institutions internationales et soumettre la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International et l’OMC à l’ONU et aux normes de l’Organisation Internationale du Travail, de l’Organisation Mondiale de la Santé, de l’UNESCO et d’une Organisation Mondiale de l’Environnement à créer :
  • reconnaître le droit des pays et des grandes régions du Sud à assurer leur souveraineté alimentaire;
  • annuler la dette des pays les moins avancés et reconstruire les relations avec ces pays sur la base d’une coopération solidaire. Certaines de ces décisions peuvent être prises de manière unilatérale, les autres donnent le sens de l’action que nous développerons au plan international.

Changer la société et le quotidien de nos vies, oui c’est possible ! Se ré-approprier les choix de société, réorienter et reconvertir l’économie, re-localiser les activités, redistribuer les richesses, tel est le projet que l’AECO -Les Verts- compte défendre et mettre en application.

CHAPITRE 2 : L’ECOLOGIE AU CŒUR DES POLITIQUES PUBLIQUES

2.1. L’ENVIRONNEMENT, LA PROTECTION DE LA NATURE ET LE TOURISME


Le rythme d’extinction des espèces est aujourd’hui 100 fois supérieur à ce qu’il était aux temps écologiques et s’accélère d’année en année. 11% des plantes et 4% des vertébrés sont menacés. Si la cause principale de cette perte de biodiversité tient en priorité au réchauffement climatique, la destruction des habitats ainsi que les modes de culture et de pêche en sont aussi largement responsables Il convient donc, en dehors des actions destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre et des nouvelles pratiques culturales, de prendre des mesures urgentes pour protéger les écosystèmes.
L’AECO -Les Verts- affirme que la nature est une richesse et non une contrainte.Afin de garantir une protection sans faille des écosystèmes nous préconisons notamment : 
  • a) La mise en place d’un plan d’Education à l’Environnement et à la Nature (EDEN), pour assurer en priorité aux aménageurs, élus, exécutifs et cadres de la fonction publique une solide formation à l’environnement. Ce plan, qui comprendra des programmes d’actions spécifiques sur des publics cibles, des publications dans la presse écrite, des contrats de formation du ministère de l’Environnement avec les fonctions publiques, la réalisation d’émissions TV, un contrat entre le ministère de l’Environnement et celui de l’Éducation nationale pour intégrer une “leçon des choses de la Nature” et de l’écologie scientifique dans les programmes scolaires de tous niveaux;
  • b) La répression de la délinquance écologique par renforcement de la police administrative et judiciaire et formation des juges;
  • c) La vulgarisation des textes légaux existants en matière de l’environnement et la protection de la nature;
  • d) La mise en place d’une brigade forestière pour garantir une meilleure protection de nos forêts;
  • e) L’exploitation rationnelle des ressources naturelles;
  • f) La garantie d’une meilleure protection et économie de l’eau;
  • g) La lutte contre la corruption ou mieux de la pollution des rivières;
  • h) L’amélioration de la desserte en eau potable au bénéfice de tous les habitants de la RDC en terme d’accès;
  • i) La cohésion entre la politique de la santé et celle de l’environnement;
  • j) Le reboisement sans relâche, des surfaces forestières déboisées;
  • k) La gestion des ordures ménagères et des déchets industriels en créant des centres de tri et de recyclage;
  • l) Le renforcement de la protection de la biodiversité et de l’exploitation touristique des parcs nationaux et des aires protégées;
  • m) Abrogation des dispositions antinature (eau, littoral, grands prédateurs,…) et mise en chantier de dispositions correctrices, notamment sur la protection des rivières, les Parcs Nationaux et la politique sur les okapis et les bonobos.

2.2. L’AGRICULTURE, LA PECHE, L’ELEVAGE ET LE DEVELOPPEMENT RURAL

Ce secteur hautement sensible est également au centre des préoccupations de l’AECO -Les Verts-.

La crise qui sévit dans ledit secteur nécessite des mesures conséquentes notamment :

  • a) La protection des terres agricoles de la pression du marché foncier, de l’élevage et du tourisme;
  • b) L’incitation d’une bonne politique agricole capable de valoriser ses acteurs en règlementant l’agriculture afin qu’elle soit respectueuse de l’être humain, des animaux et de la nature;
  • c) La réorganisation du corps des moniteurs agricoles, d’agronomes et de vétérinaires chargés de l’encadrement techniques des cultivateurs et des éleveurs;
  • d) La recréation des exploitations agricoles à travers le pays;
  • e) L’instauration de la politique du microcrédit au profit des agriculteurs, pêcheurs et éleveurs;
  • f) La création et la valorisation des infrastructures agro-industrielles;
  • g) La réactivation des centres des recherches agronomiques avec la formation des chercheurs de ce domaine;
  • h) La dotation budgétaire pour la mise en œuvre d’un programme d’études et de relance des activités agricoles;
  • i) La mise en place d’une politique d’évacuation des produits agricoles vers les grands centres de consommation;
  • j) Organisation et règlementation de la pêche pour éviter les pratiques destructrices des petits poissons.

2.3. LA SANTE

La sante est le capital le plus précieux pour l’homme, et bien pour la vivacité de toute la société. Son organisation en République Démocratique du Congo reste déplorable et, nécessite une attention particulière.Aujourd’hui dans les pays du Nord, en dépit de certaines maladies infectieuses telle que le SIDA, les principales causes de mortalité sont des maladies de civilisation, alors qu’en RDC la situation est catastrophique.

Pour lutter contre cet état de choses, l’AECO -Les Verts- entend mener des actions et innovations suivantes :

  • a) La mise en place d’une politique de santé basée sur les trois piliers ci-après : soin, environnement et éducation;
  • b) La garantie d’accès égal aux soins dans les meilleures conditions de sécurité à chaque citoyen en créant le système de santé de proximité via les maisons et coordonné avec l’hôpital via les dispensaires (centres de santé);
  • c) La promotion d’une politique de santé qui favorise la prévention des maladies, des catastrophes et la mise en place d’un système de riposte efficace;
  • d) L’amélioration de la qualité des soins;
  • e) La ré-instauration de l’hygiène scolaire;
  • f) La répartition équilibrée des médecins spécialistes et généralistes ainsi que d’autres catégories de professionnels de santé dans le pays à travers la politique de l’affectation dite de besoin, de démographie et de géographie;
  • g) La gratuité des soins de santé primaires et préventifs.
  • h) L’incitation à l’organisation des mutuelles de santé;
  • i) La promotion et le renforcement de l’industrie pharmaceutique nationale afin d’assurer ainsi une autosuffisance du pays en produits pharmaceutiques;
  • j) La garantie d’un contrôle rigoureux des produits pharmaceutiques destinés à la population et assurer un ravitaillement régulier des formations médicales en produits pharmaceutiques et matériels médicaux;
  • k) La réhabilitation et équipement des installations médicales existantes, et la construction des nouvelles unités;
  • l) Le soutien aux centres de santé mentale proches de la population qui assureraient la prévention et les soins de santé mentale;
  • m) La promotion de la recherche biomédicale en accordant aussi une attention particulière sur la médecine traditionnelle;
  • n) La lutte contre les épidémies, les endémies, avec une priorité sur la pandémie SIDA;
  • o) La revalorisation de la profession médicale et paramédicale.

2.4. MINES ET ENERGIE

Si, il est vrai que la République Démocratique du Congo est un scandale géologique, il n’en demeure pas moins qu’un contraste éloquent est visible: «Un pays potentiellement riche avec une population lamentablement pauvre».  Il y a également d’énormes richesses énergétiques. Le tout est resté sous-exploité. Toutefois, aujourd’hui, on ne peut plus prétendre exploiter les deux domaines sans tenir compte des enjeux environnementaux.

Ainsi, l’AECO -Les Verts- préconise : 

  • a) La soumission de l’exploitation minière aux règles de l’environnement et la protection de la nature;
  • b) L’organisation des études minières afin de procéder à l’actualisation de la carte minière de la R.D.C. en vue de sa commercialisation à travers le monde;
  • c) L’encadrement des producteurs et des négociants miniers dans les différentes zones minières existantes ou à institue;
  • d) Le renforcement des mesures de contrôle pour lutter contre la fraude minière;
  • e) La reconstitution de l’ensemble de l’industrie minière en organisant son exploitation à petite et à grande échelle;
  • f) La garantie de l’accès de tous à l’utilisation de l’énergie en entretenant et en exploitant au maximum les barrages hydro-électriques de la RDC et, au besoin, créer d’autres énergies nouvelles (renouvelable) dans le cadre d’une politique de proximité;
  • g) La libération, la décentralisation, l’amélioration et le développement des équipements et des réseaux de production, de transport et de distribution d’électricité afin de permettre à la fois une meilleure gestion du secteur et une modernisation de la vie grâce à l’accès à l’électricité à un plus grand nombre de la population;
  • h) L’instauration des politiques de la sobriété énergétique qui consiste à supprimer les gaspillages absurdes et coûteux à tous les niveaux et de promouvoir l’efficacité énergétique qui consiste à réduire le plus possible les pertes par rapport à la ressource utilisée.

2.5. LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ET DES ENERGIES

 

Plus que jamais il y a nécessité d’une gestion mondiale des ressources. L’ère industrielle qui a débuté vers 1850 a entraîné un gaspillage et un pillage sans précédent des ressources naturelles. Globalement, on distingue les ressources renouvelables et les ressources fossiles. Comme leur nom l’indique les premières sont en principe illimitées pour peu que l’on prenne la peine de les entretenir tandis que les secondes constituées au cours de milliers, voire de millions d’années sont perdues à jamais.

Malheureusement et par facilité, ce sont ces dernières qui ont été le plus exploitées. Les ressources renouvelables sont : l’eau douce dont on vient de parler, les produits agricoles et d’élevage, les forêts, les produits de la chasse et de la pêche, les énergies renouvelables comme la biomasse, l’énergie solaire, l’éolien, l’hydraulique, etc.

Du fait d’un mauvais entretien, ces ressources sont en baisse constante.

La forêt disparaît au rythme de 17 millions d’ha par an soit plus de 12% du total entre 1980 et 1990. Les ressources halieutiques (en mer) diminuent régulièrement face à une consommation annuelle de 70 millions de tonnes dont plus de 30 pour l’élevage. Les espèces vivantes qui constituent un capital génétique inestimable (ressources biologiques) diminuent sensiblement. La disparition des espèces est multipliée par 1000 par rapport aux millénaires précédents. La production agricole est très inégale et a tendance à s’homogénéiser et donc à s’appauvrir génétiquement.

L’appropriation des ressources non renouvelables par quelques générations pose le problème du pillage des stocks. Parmi celles-ci, il y a la dégradation des sols. Les réserves de minerais (cuivre, cobalt, fer, aluminium, zinc et nickel..) diminuent à vue d’œil tandis que la découverte de nouveaux gisements se fait au compte-goutte.

Mais c’est surtout dans le domaine de l’énergie que les stocks ont fortement diminué. Les réserves énergétiques fossiles (pétrole, gaz, et uranium) devraient être épuisées d’ici 60 ans environ.

La gestion des ressources naturelles est difficile pour deux raisons principales: 

  • le prix des ressources ne tient pas compte de l’amortissement des stocks. Il faudrait replanter environ 15 milliards d’arbres chaque année pour maintenir les stocks de bois.
  • les propriétaires ne sont pas clairement identifiés. La propriété des ressources est revendiquée aussi bien par l’humanité tout entière (bien commun de l’humanité) que par les Etats sur lesquels se trouve cette richesse, par les propriétaires des terrains et par les grandes firmes industrielles qui achètent les brevets sur les espèces vivantes et entendent en disposer à leur gré.Pour remédier à ce pillage en règle, il faut donc considérer les ressources naturelles non générées par des individus ou des groupes, comme le “bien commun” de toute l’humanité et en conséquence leur donner un prix d’achat (et non pas seulement un prix de revient) qui sera collecté par des organismes internationaux en charge de la conservation et du renouvellement de ces ressources.

2.6. LA GESTION DE L’EAU DOUCE

L’eau douce, qui est une denrée précieuse dans certaines contrées désertiques et un produit banal dans les zones dites à climats modérés, risque de manquer dans de nombreuses contrées dans environ 25 ans. Actuellement, plus d’un milliard d’hommes n’y ont pas accès.

L’eau douce ne représente que 2,8% de l’eau sur la Terre et seulement un tiers est accessible. Sur les 4 milliards de m3 d’eau douce consommée annuellement, les deux tiers sont utilisés par l’agriculture, 21% par l’industrie et seulement 6% seulement pour l’eau potable.

Les stocks d’eau douce se réduisent comme une peau de chagrin du fait de la baisse des producteurs (les glaciers notamment), de l’épuisement des nappes fossiles, de l’augmentation de la population, de l’augmentation de la consommation des pays en voie de développement, du gaspillage de l’eau par l’agriculture de rente (cultures de grande irrigation destinée à l’exportation) et enfin de la pollution par l’industrie et l’agriculture.

La transformation d’eau de mer en eau douce est une solution chère et peu souhaitable sur le plan de l’environnement.

La gestion du stock planétaire est indispensable car l’eau se transfère difficilement d’un pays à l’autre. Pour bien gérer l’eau douce il faut lui donner une valeur marchande en rapport avec la baisse des stocks et mettre en place des grands programmes d’économie notamment dans l’agriculture (10 à 20% d’eau pourrait être économisé par l’utilisation de nouveaux procédés d’arrosage).

Enfin une politique d’épuration et de recyclage des eaux usées doit être mise en place rapidement sans attendre que les premiers effets de la pénurie annoncée se fassent sentir.

CHAPITRE 3 : VERS UNE SOCIETE DE PLEINE ACTIVITE ET VERS UN REVENU D’EXISTENCE POUR TOUS

L’AECO -Les Verts- veut agir pour recentrer la politique sur les réalités quotidiennes et réanime la société en partageant l’emploi et en accroissant les moyens de l’autonomie de chacun.

3.1. TRAVAIL ET PREVOYANCE SOCIALE

Le travail rend à l’être humain sa dignité et lui procure des revenus qui lui permettent de s’affirmer réellement comme acteur dans sa société.

Aujourd’hui en République Démocratique du Congo, la plupart des travailleurs ont perdu leur dignité soit à cause du chômage (absence de l’emploi), soit à cause des mécanismes de prévoyance sociale peu performants pour ceux qui travaillent. Ces mécanismes qui ne couvrent qu’une infime minorité des travailleurs, excluent la population productive du secteur informel et du monde rural.

Par ailleurs, pour ceux qui ont de l’emploi, les salaires sont à réajuster étant donnés qu’ils ont un pouvoir d’achat très faible, ne leur procurant, pas ainsi, des revenus nécessaires.

Pour cela, l’AECO -Les Verts- préconise :

  • a) La protection de la main d’œuvre nationale;
  • b) La création de nouveaux emplois pour résorber le chômage, notamment par la formation aux emplois de proximité utiles à la vie et à la production rurale;
  • c) La promotion de la politique salariale susceptible de relever le pouvoir d’achat des masses laborieuses, d’accroître la consommation et la production intérieures;
  • d) Le soutien aux accords d’entreprise qui devront être nécessairement plus favorables aux salariés;
  • e) La création du système de gestion des transitions entre l’emploi, la formation, le chômage… au plus près du terrain, dans une logique de sécurisation des parcours d’emploi;
  • f) La mise en place des structures pilotes au niveau des bassins d’emploi associant syndicats, collectivités locales, entreprises, éducation nationale et service public de l’emploi afin d’assurer une gestion territorialisée des parcours individuels, des emplois et des compétences;
  • g) La promotion d’une culture d’assurance sociale et de mutualité;
  • h) L’organisation d’un système de prévoyance sociale solidaire couvrant efficacement les risques sociaux majeures et pour chaque catégorie sociale;
  • i) La revalorisation des pensions de retraite. Cela permettra au retraité de continuer à mener une vie descente, digne de sa personne. 

3.2. CULTURE ET ARTS

La culture est l’origine et à la fin de tout développement. Elle est le reflet et le cœur de la société.

Dans cette perspective, l’AECO -Les Verts- préconise :

 
  • a) La protection et la promotion du patrimoine culturel national et la mise sur pied d’un fond d’assistance aux artistes;
  • b) Le soutien aux expressions artistiques les plus diverses et les plus agréables au niveau de création, de production et de diffusion;
  • c) Le développement des musées, bibliothèques, expositions, festivals et autres activités;
  • d) L’attention particulière à la sauvegarde des œuvres d’art contre toute forme de piratage et d’exportation frauduleuse;
  • e) L’encouragement des initiatives privées pour la valorisation du génie créateur du peuple congolais;
  • f) La protection de la propriété intellectuelle et le renforcement du pouvoir des droits d’auteur.

3.3. JEUNESSE, SPORTS ET LOISIRS

La dépravation des mœurs, des loisirs non encadrés, la délinquance juvénile, la référence à de faux modèles, la déscolarisation, les phénomènes d’enfants dits sorciers, abandonnés, de la rue sont devenues des caractéristiques pour une partie de la jeunesse de la RDC. Pourtant, considérée comme espoir de demain.

Par ailleurs, des activités sportives ont tellement régressé au point que la place de la RDC aux classements africain et mondial dans toutes les disciplines sportives est au plus bas de l’échelle alors que le pays regorge des talents qui sont soit sous exploités ou tout simplement ignorés.

Pour remédier à ces situations l’AECO -Les Verts- préconise :

  • a) L’enregistrement et encadrement de la jeunesse désœuvrée en l’orientant vers les centres d’apprentissage professionnel existants ou à créer;
  • b) La culture, chez les jeunes, des vertus de l’effort et du mérite ainsi que de la conscience nationale et du civisme;
  • c) La création des dits centres à travers tout le territoire national en vue de lutter aussi contre l’exode rural de la jeunesse à la recherche des structures d’encadrement;
  • d) La restauration des différents mouvements de jeunesse et sa protection contre les mauvais traitements en proposant des lois adéquates;
  • e) La création des aires de jeux en vue de la pratique de toutes les disciplines sportives aux niveaux des cadets, des mineurs, des juniors et des seniors;
  • f) La création des écoles ou centres de formation des différentes disciplines sportives pour la formation de la jeunesse en vue d’assurer une meilleure promotion, et utilisation de ses talents, ces écoles ou centres de formation devront être répartis en respectant le principe d’équilibre géographique pour une participation de tous;
  • g) L’installation des infrastructures sportives aux normes modernes qui favorisent à leurs utilisateurs un exercice sain et susceptible d’accueillir des compétitions nationales et internationales.

3.4. TRANSPORT ET VOIES DE COMMUNICATION

Les voies de communication sont pour un pays, ce que les veines sont pour la circulation du sang dans le corps humain. Malheureusement, la RDC connaît une situation particulière caractérisée par le fait que les infrastructures économiques et de communication héritées de la colonisation, qui du reste étaient insuffisantes au regard de l’étendu et répartition géographique du pays, sont à ce jour presque inexistantes.

C’est pourquoi, pour revitaliser ce secteur, l’AECO -Les Verts- s’engage pour :

  • a) La réhabilitation, la modernisation et l’extension du réseau routier et du réseau ferroviaire à travers toute l’étendue du pays;
  • b) La réhabilitation et modernisation du réseau fluvial (sur toutes les voies navigables);
  • c) Le renforcement et la modernisation de la flotte aérienne, ferroviaire, fluviale, maritime et routière;
  • d) La facilitation des échanges entre les centres de production et ceux de consommation;
  • e) La réhabilitation et la modernisation du système des télécommunications et de la poste;
  • f) L’installation des nouvelles techniques de l’information et de communication. Actuellement, l’économie est mondialisée, et pour gérer la complexité d’une économie de haute compétitivité, les éléments ci-haut sont des outils indispensables;
  • g) Les échanges au niveau de l’Afrique centrale et d’autres sous/régions pour consolider et soutenir mutuellement les économies afin de pouvoir faire face à la mondialisation;
  • h) Désenclaver les territoires, les provinces, voire le pays.

3.5. TRAVAUX PUBLICS ET INFRASTRUCTURES

La spoliation du patrimoine de l’Etat, le manque d’entretien des routes, des ponts, des voies de navigation fluviales et ferroviaire ont rendu le pays trop pauvre et incapable de prendre l’élan de développement.

Pour ce faire, l’AECO -Les Verts- prône :

  • a) L’inventaire de tout le patrimoine de l’Etat;
  • b) L’entretien permanent des routes par le cantonnage manuel et par la sous-traitance des sociétés de construction viables;
  • c) La réfection des bâtiments et maisons de l’Etat;
  • d) La construction et/ou la reconstruction des ponts et des murs de soutènement;
  • e) Le renforcement du service de la voirie et drainage;
  • f) La réhabilitation des voies de navigation fluviale et la réinstallation des bacs. 

CHAPITRE 4 : LA DÉMOCRATISATION DE L’ETAT ET LE PRINCIPE DES MEMES DROITS POUR TOUS

 

Les événements tristes qui sont à la base de la déchéance de l’Etat congolais révoltent l’AECO -Les Verts-. Des sécessions, des guerres d’agression et de rébellions en passant par une longue période de dictature, la République Démocratique du Congo reflète aujourd’hui les échecs des politiques publiques du passé.

Les causes de ces échecs sont à rechercher dans une situation sociale détériorée, dans les politiques de l’égoïsme, de corruption et autres antivaleurs; la disparition de l’Etat, qui lui-même, est détourné par une minorité impliquée dans la criminalité politique organisée pour cause de népotisme, de corruption et gabegie.

La démocratie, plus qu’une aspiration légitime, est le pivot d’une véritable transformation dans le sens d’un développement soutenable et solidaire, sur la base d’une prise de conscience et d’une coopération active de tous. C’est à partir de l’échelon local que la participation citoyenne est la plus à même d’impliquer chacun dans les enjeux environnementaux, sociaux et politiques.

Les responsabilités doivent être exercées au sein des communautés locales et régionales et le pouvoir ne doit être délégué aux sphères plus élevées du gouvernement qu’en cas de nécessité.

Voilà pourquoi, il revient à l’AECO -Les Verts-, en tant que parti politique, de faire des propositions concrètes pour changer les politiques publiques.

Pour cette raison, l’AECO -Les Verts- soutient qu’il y ait :

4.1. L’AJUSTEMENT POLITIQUE ET LA DEMOCRATIE

Il est ici question de la stabilisation institutionnelle. Ne jamais recourir à la force pour accéder ou se maintenir au pouvoir, l’AECO -Les Verts-estime que la stabilité des institutions politiques est un gage de l’application sereine des différents projets de société.

L’AECO -Les Verts- s’engage ainsi à appliquer et à défendre la démocratie et ce, dans tous les domaines de la vie nationale, laquelle démocratie est basée sur l’égalité, la participation, la liberté et la justice.

4.2. L’AJUSTEMENT SOCIOCULTUREL ET LA BONNE GOUVERNANCE

Il s’agit du changement profond des mentalités et lutte contre les anti-valeurs.

L’AECO -Les Verts- considère que la démocratie n’a pas d’avenir lorsqu’il n’y a pas changement profond des mentalités.

Et, pour la re-qualification des mentalités, ce parti prône :

  • La lutte contre les anti-valeurs et l’obscurantisme :
  • Assainissement des mœurs
  • Nouvelle éthique pour la jeunesse
  • Liquidation des symboles obscurantistes du passé (enrichissement sans cause, folie des grandeurs etc…).
  • La lutte contre l’impunité et chasse aux prédateurs patentés (fisc, douanes, détournements, prévarications, corruption, insécurité, des biens et des personnes etc…). Cette tâche s’exécutera au niveau national, provincial et local par les pouvoirs publics et la société civile (principalement l’église). 

4.3. LA NATIONALITE

La mondialisation en cours oblige l’AECO -Les Verts- à tirer toutes les conséquences en ce qui concerne l’évolution du principe de la nationalité et de citoyenneté. Il soutient donc le principe de multi nationalité en vue d’accorder aux millions de congolais jouissant d’une autre nationalité la possibilité de continuer à servir leur pays. En même temps, le principe d’acquisition de la nationalité congolaise par naturalisation facilitera la tâche aux étrangers qui veulent accompagner la RDC dans son développement.

Toutefois, pour l’AECO -Les Verts-, la direction du pays ne peut être confiée qu’à des personnes n’ayant que la seule nationalité congolaise.

4.4. L’UNITE NATIONALE

L’AECO -Les Verts- soutient l’unité territoriale de la RDC ainsi que le fédéralisme. Il s’engage donc à protéger et à défendre l’unité nationale et l’intégrité territoriale dans le respect des spécificités de chaque province.

Le fédéralisme comme mode de gestion du pays c’est-à-dire :

  • La répartition sur base de la constitution, des pouvoirs dans toutes les matières politique, économique, financière et socio-culturelle entre le gouvernement Central et les régions, de manière à susciter la motivation et la créativité afin d’accélérer le processus du développement national;
  • La gestion administrative de chaque entité territoriale par les autorités locales élues.A l’AECO -Les Verts-, le discours d’exclusion et de haine est proscrit.

4.5. LA TOLERANCE

La coexistence pacifique entre les différentes formations politiques quelles que soient leurs idéologies impose l’acceptation d’autrui, de ses droits et le respect de son opinion (même sans l’adopter) en vue de promouvoir les règles du jeu démocratique.

Cette exigence à laquelle le PECO – LES VERTS appelle ses membres devient ainsi une vertu politique majeure : la tolérance.

4.6. LE PRAGMATISME

L’AECO -Les Verts- souligne que la protection des écosystèmes et la bonne gestion des ressources naturelles est aujourd’hui une exigence des politiques pour rétablir l’équilibre écologique en initiant un développement pacifique dont l’éthique est fondée sur l’épanouissement de l’homme.

Il entend concilier ses principes avec les données politiques objectives sans tomber dans l’opportunisme politique.

C’est ainsi, l’AECO -Les Verts- lutte pour :

  • La re-fondation de l’Etat congolais et de la Nation Congolaise;
  • La démocratisation de l’Etat congolais dans son fonctionnement, dans la préparation des décisions etc.;
  • Une démocratie participative qui donne à chaque citoyen un rôle à jouer, et à faire entendre son point de vue;
  • La défense des droits et libertés fondamentaux;
  • L’élimination de tous les antivaleurs qui avilissent la personne humaine;
  • Le développement intégral et intégré de tous les congolais;
  • La distribution équitable du revenu national;
  • La politique écologique au cœur de toutes les initiatives politiques dans le cadre de l’industrie de développement.

4.6.1. L’AECO -Les Verts- entend promouvoir :

  • Une société écologique où sera instaurée une parfaite réconciliation entre l’homme, la société et la nature;
  • La relance des activités touristiques notamment en réhabilitant nos parcs nationaux, jardins zoologiques et botaniques;
  • Une société sobre dans la gestion des ressources naturelles et énergétiques;
  • Une société solidaire et décentralisée où la participation de chacun selon ses compétences, concourt au destin global de la société;
  • La mise en place d’un mécanisme viable de sécurité sociale;
  • L’appareil de production, tant agricole qu’industriel;
  • L’existence d’une politique rationnelle en matière d’habitat, d’urbanisation, de santé et d’éducation;
  • Une vraie politique salariale;
  • La pratique et la défense permanentes des libertés dans le cadre d’une démocratie pluraliste garantissant les libertés individuelles fondamentales;
  • Le redressement des valeurs morales, spirituelles et culturelles du peuple congolais et la mise en œuvre des dispositifs susceptibles d’assurer le respect et le rayonnement de ces valeurs;
  • La relance de la coopération entre le Congo et les autres Etats d’une part, et d’autre part entre le Congo et les Organismes Internationaux et les Organisations non gouvernementales tant locales qu’étrangères;
  • Le développement économique et l’émergence des classes moyennes et paysannes;
  • L’amélioration des infrastructures scolaires et du niveau de l’enseignement. La lutte contre l’analphabétisme et une scolarité gratuite pour le cycle primaire et obligatoire.

4.6.2. L’AECO -Les Verts- combat :

  • La déforestation;
  • Le braconnage;
  • La pollution dans toutes ses formes;
  • Le bradage de la démocratie;
  • La pensée unique et le pouvoir monolithique sous toutes ses formes;
  • Le culte de personnalité dans ses multiples expressions;
  • Le mépris de la dignité humaine;
  • L’inversion des valeurs morales (corruption, impunités, dépravation des mœurs etc…);
  • La paupérisation des masses laborieuses;
  • Le renforcement des inégalités sociales;
  • L’endettement excessif, sans contrepartie en termes de croissance ou d’investissements productifs;
  • La corruption et la gabegie financière ayant permis l’enrichissement sans cause de la classe dirigeante;
  • L’indiscipline budgétaire;
  • L’existence de nombreuses structures pachydermiques, budgétivores et inefficaces;
  • L’émergence paradoxale du tribalisme, due à l’application du quota régional et à l’absence de critères objectifs de choix;
  • L’impunité des cadres dirigeants.

4.7. LA POLITIQUE ET L’ADMINISTRATION

Les pratiques népotistes et clientélistes qu’utilisaient plusieurs régimes politiques qui se sont succédés en RDC ont mis en place le système de personnification, de centralisation et de confiscation des libertés fondamentales des citoyens.

Une très mauvaise administration qui a favorisé le clientélisme au détriment de la méritocratie.

L’AECO -Les Verts- prône le caractère apolitique de l’administration pour éviter son influence qui amènerait sans doute aux anti-valeurs décriées.

4.8. JUSTICE ET DROITS HUMAINS

Les investissements majeurs et le progrès social n’auront pas lieu en RDC s’il n’y a pas de sécurité juridique et judiciaire. C’est pour cela que la lutte pour une telle sécurité doit être une priorité.

C’est pourquoi, l’AECO -Les Verts- prône :

  • a) La promotion des lois réellement impersonnelles et objectives susceptibles d’assurer la paix sociale et le progrès;
  • b) La réhabilitation des conditions de travail pour le personnel judiciaire incitant ainsi à l’administration d’une bonne justice;
  • c) L’indépendance de la justice vis-à-vis du pouvoir politique et accessible à toutes les catégories sociales;
  • d) L’égalité de tous devant la loi;
  • e) Le respect du principe de l’égalité des délits et des peines;
  • f) Le respect des droits humains;
  • g) L’aide juridictionnelle aux personnes vulnérables;
  • h) La socialisation de la fonction de justice.

4.9. ADMINISTRATION DU TERRITOIRE

Le cadre territorial a perdu ses rôles de conception et d’exécution diminués jusqu’à l’anéantissement par l’ingérence de la politique. Les fonctions administratives n’existent plus. Tout est politisé et par conséquent voué au clientélisme.

Le cadre territorial est devenu représentant du pouvoir politique au point que l’intérêt général est sacrifié au profit de celui privé. Il est devenu un service de collaboration soumis aux intérêts électoraux étant donné qu’il est vidé de son contenu de commandement.

Cette crise décriée pour le cadre territorial frappe également toutes les catégories de service de l’Etat.

Au lieu de bâtir la nation et en assurer le développement, la crise du service territorial a entraîné la déconfiture de l’Etat face à ce défi majeur.

L’action administrative reposait sur un ensemble de règlement relatif aux travaux, aux interdictions, aux interventions etc. Aujourd’hui, l’application qui en est faite est résidu et détournée.

Même le pouvoir coutumier qui était une référence au regard de son rôle de protéger la population, indépendant du pouvoir politique, est à ce jour manipulé par le pouvoir politique qui le soumet aux exigences d’un marchepied;

Pour faire revivre l’administration dans son contenu, son efficacité pouvant permettre à l’Etat de faire face au défi de bâtir la nation et d’en assurer le développement, l’AECO -Les Verts- préconise un redressement fondé sur :

  1. La considération de l’administration comme agent polyvalent des tâches de gestion des services publics (ordre public, routes, économie, santé, éducation, urbanisme et habitat, etc…);
  2. La formation polyvalente des agents territoriaux aux tâches de direction, de gestion, de la protection de l’écosystème et de développement;
  3. La neutralité du service territorial, relais entre le pouvoir central et la province, et, cadre technique auprès des collectivités pour tous les travaux d’intérêt public;
  4. La tutelle administrative de l’autorité provinciale sur les collectivités;
  5. La réhabilitation de la police locale, véritable police de proximité au niveau des communes et des collectivités. La police nationale n’intervient que sur réquisition de l’autorité;
  6. La re-qualification de l’administration publique;
  7. La restauration de l’école nationale d’administration pour la formation et l’accession à la carrière du haut fonctionnaire.

4.10. FONCTION PUBLIQUE

La fonction publique doit avoir un statut privilégié reposant sur les salaires, nominations et promotions mérités et respect de la diplomatie.

Ce beau cadre de travail constate l’instrumentalisation de la Fonction publique, sa politisation et parfois le régionalisme qui s’y est instauré par le fait des différents acteurs qui participent au recrutement. La méritocratie et l’intérêt général sont bafoués, c’est le fruit de l’arbitraire politique et administratif.

Puisque l’AECO -Les Verts- s’engage à faire revivre l’Etat congolais au sens digne du terme, il :

  • a) Soutient le retour au statut unique, seul cadre de discipline, d’efficacité et de rationalisation administrative;
  • b) Entend organiser le statut unique comme cadre d’équité, incitatif aux efforts méritoires pour tous les agents de l’Etat;
  • c) Entend promouvoir le principe de l’équivalence des diplômes et des fonctions pour permettre à tous de ses reconnaître en fonction de leurs mérites et susciter ainsi l’émulation salutaire;
  • d) Affirme que la fonction publique doit redevenir l’instrument de base de la montée du pays vers la stabilité et la puissance;
  • e) Lutte pour extirper l’Etat et le pays des ornières débilitantes et la puissance;
  • f) Lutte pour le rétablissement de tous les avantages d’encouragement tels que : moyens de déplacement, crédit pour la construction des maisons à ceux qui le méritent, fin de carrière honorable avec les avantages statutaires.

4.11. ENSEIGNEMENT ET RECHERCHE SCIENTIFIQUE

L’enseignement est un instrument qui assure la pérennité de l’Etat en ce sens qu’il prépare la jeunesse, l’avenir du pays, aux responsabilités qui l’attend demain.

Assurer un enseignement de qualité permet à l’Etat organisateur de se maintenir et de prétendre au développement.

Si, à l’indépendance de la RDC il y avait carence des cadre capables d’assumer avec brio les fonctions de l’enseignant et autres, il paraît aujourd’hui impérieux que les gouvernants décident de l’avenir du pays en opérant des transformations profondes dans le but d’améliorer la qualité de l’enseignement dans notre pays.

Il est aujourd’hui clair que la qualité de l’enseignement est sensiblement dégradée, cela est le fruit de la légation de ce secteur, pourtant très important, au bas de l’échelle par les multiples régimes politiques qui se sont succédés.

La mauvaise politique salariale en générale, considérée ici comme le traitement inhumain du personnel de l’enseignement en particulier est à la base de la déchéance du système éducatif dans notre pays.

Le rapport originaire de parent-enfants qui régnait entre enseignant et élèves est devenu un rapport commercial de vendeur-clients, au point que, le client étant roi dans ce dernier domaine, l’enseignant se verra diminué parce que, supporté par son élève, jadis enfant mais devenu client.

Par ailleurs, la recherche scientifique qui est le gage de la découverte et de la promotion de la société ne joue plus son rôle à cause des conditions précaires de travail.

L’AECO -Les Verts- exigera une loi de programmation de la recherche garantissant sur 5 ans une part de 3% du PIB pour la dépense de recherche, sans recours à l’emploi précaire, et créant les conditions d’une réelle démocratisation et d’un nouvel essor de la recherche.

Pour ce faire, des reformes profondes et révolutionnaires doivent être opérées dans ce domaine en vue de redonner espoir au pays, et cela par :

  • a) L’acquisition, la modernisation et la réhabilitation des infrastructures de l’enseignement et de la recherche scientifique;
  • b) L’amélioration du statut de l’enseignant et du chercheur ainsi que leurs conditions de travail constituent la valorisation et l’encouragement de leur métier;
  • c) L’adaptation de l’enseignement aux besoins réels de la société congolaise en mettant en place des systèmes et programmes réalistes, intégrés et pragmatiques;
  • d) L’instauration de la gratuité de l’enseignement fondamental ou élémentaire qui doit être obligatoire;
  • e) La mise en place des équipes psycho-médico-sociales à tous les niveaux de l’enseignement;
  • f) La promotion de l’enseignement des valeurs morales et ethniques de sorte que l’école assure non seulement l’instruction, mais aussi l’éducation à la vie;
  • g) La promotion dans l’enseignement du respect de l’écologie à tous les niveaux en vue de préparer une société qui saura éviter des catastrophes liées au non-respect des normes environnementales;
  • h) L’allocation des moyens conséquents aux secteurs de l’éducation et de la recherche scientifique;
  • i) La création d’un fonds de l’enseignement et de la recherche scientifique;
  • j) La suppression effective du système malheureux de la prise en charge des enseignants par les parents à tous les niveaux;
  • k) La création d’un cadre de concertation et de dialogue entre tous les partenaires (acteurs) de l’éducation : l’Etat-école et parents.

4.12. RELATIONS EXTERIEURES

 La mondialisation fait aujourd’hui que certaines matières ne connaissent plus des frontières. Ce qui explique l’implication des organisations internationales dans certains domaines qui, jadis étaient du ressort exclusif de la souveraineté des Etats.

Les questions liées aux droits de l’homme, au développement, à l’écologie etc. ne connaissent plus des frontières. Le monde devient un Etat planétaire où chaque pays devra s’assumer et s’affirmer surtout que les relations internationales ne sont dominées que par les intérêts étant donné que les Etats n’ont pas d’état d’âmes.

Aussi, les relations extérieures doivent jouer un rôle très capital sur le plan diplomatique en rapport avec la sécurité et l’économie du pays.

L’amateurisme ne devant pas servir d’excuse pour l’avenir du pays, L’AECO -Les Verts- propose :

  • a) Le respect des principes de la souveraineté des états, de l’intangibilité des frontières et de bon voisinage;
  • b) Le placement de l’intérêt congolais au dessus de tout lors de la conclusion des traités et autres accords internationaux;
  • c) La réhabilitation de la fonction du diplomate dans le but d’en tirer tout le profit possible;
  • d) La représentation de la RDC dans les organismes internationaux afin de faire valoir des intérêts nationaux lorsqu’il le faut;
  • e) La promotion des alliances bénéfiques dans tous les domaines dont l’apport des autres paraît nécessaire pour le pays;
  • f) La lutte contre le terrorisme;
  • g) La défense des intérêts des congolais à l’extérieur ainsi que ceux des entreprises de droit congolais.

4.13. DEFENSE NATIONALE

La force de toutes les affirmations de développement d’un pays repose sur ses capacités de se défendre face aux incursions, agressions et autres infiltrations.

Tous les régimes totalitaires à travers le monde, focalisent leur attention sur l’armée et les renseignements en vue de s’éterniser au pouvoir en étouffant l’expression et manifestation internes.

L’expérience congolaise a démontré qu’une armée et un service de renseignement organisé sur la subjectivité des dirigeants ne feront que déstabiliser le pays, et au besoin le même pouvoir qui les organise.

L’Etat doit être à mesure d’assurer la défense de sa souveraineté, de son pouvoir et de l’intégrité de son territoire. Ce qui a perdu de sens en RDC à cause de l’instrumentalisation de l’armée et autres services de sécurité, pourtant obligés à être apolitiques.

Lorsqu’un Etat n’est pas à mesure de se défendre il est inutile et finit par consacrer sa propre déchéance.

En conséquence, l’AECO -Les Verts- propose :

  • a) L’armée réellement apolitique pour qu’elle soit véritablement républicaine;
  • b) La réorganisation et la redéfinition de la tâche de la défense nationale qui revient à l’armée appuyée pour d’autres services de sécurité;
  • c) L’allocation d’un budget conséquent pour l’internement et la formation des militaires;
  • d) L’internement de tous les militaires dans leurs casernes (existants, à réhabiliter et à construire);
  • e) L’équipement de l’armée pour non seulement la dissuasion, mais aussi pour son exercice lorsqu’il le faut;
  • f) La promotion d’un service d’intelligence susceptible de faire les analyses pour édicter des stratégies voire la prévention pour le pouvoir exécutif;
  • g) L’instauration d’une armée capable d’intervenir dans les domaines économiques, écologique, de génie et de développement;
  • h) Le retour de l’armée au statut unique pour éviter des inégalités dans les traitements et avantages dus aux personnels de l’Etat;
  • i) L’adaptation de l’armée aux besoins nationaux et aux exigences diplomatiques.

4.14. GENRE ET PROMOTION DE LA FEMME

De l’égalité proclamée des femmes à la réalité, il y a un gouffre.

Les inégalités de genre demeurent fortes, les violences et le sexisme perdurent, la division des rôles reste la norme. L’actuelle remontée de l’ordre moral et de l’intégrisme, la culpabilisation des femmes sont autant de signes et de menaces de régression.

En outre, la casse des acquis sociaux frappe de plein fouet les femmes, plus exposées à la précarité que les hommes, du fait de l’image stéréotypée et du rôle de gardiennes du foyer que la société leur impose.

Pour l’AECO -Les Verts-, un monde solidaire et écologiste ne peut être construit sur de telles bases. Les aspirations des femmes à leur autonomie, leurs luttes contre les discriminations et les stéréotypes exigent une réponse politique dans tous les domaines.

C’est pourquoi les mesures concernant les femmes sont réparties dans tous les chapitres de ce projet, mais il sera traité spécifiquement ici des mesures pour l’autonomie financière, civile, familiale des femmes, des questions de santé spécifiques aux femmes, et d’une mesure phare : la loi cadre contre les violences de genre.

4.14.1. Des mesures pour l’autonomie des femmes

Une condition essentielle de l’émancipation des femmes, c’est leur autonomie financière. Pourtant, elles demeurent trop souvent financièrement dépendantes d’un conjoint ou d’un compagnon. Et c’est parmi les mères de familles monoparentales, à tous les âges, qu’on trouve les femmes les plus pauvres et les plus précarisées, d’autant plus qu’elles ont souvent été contraintes d’accepter des emplois peu qualifiés, à temps partiel, etc…

Les propositions de l’AECO -Les Verts- concernent le renforcement des mesures en faveur de l’égalité des salaires entre les femmes et les hommes, l’obligation de résultats de programmes d’égalité professionnelle dans les entreprises, la revalorisation financière des emplois occupés majoritairement par des femmes, notamment dans le tiers secteur.

Afin de lutter contre l’accroissement des maladies professionnelles, de la souffrance et du stress qui frappent particulièrement les femmes au travail, il convient d’améliorer les conditions de travail, et de mieux les contrôler par une augmentation du nombre d’inspecteurs et de contrôleurs du travail.

4.14.2. Une loi cadre contre les violences de genre

La violence à l’encontre des femmes représente la forme la plus brutale et invisible de la domination masculine, qu’elle s’exerce dans la sphère du privé ou dans la sphère publique. Il a fallu des décennies de luttes et finalement quelques enquêtes pour qu’elle soit partiellement révélée comme un phénomène général, touchant toutes les classes sociales.

Pour autant, il serait faux de limiter ces violences au seul rapport de couple, au domaine du “privé” : c’est l’ensemble de la société qui secrète ce rapport de domination et de violence de genre, et c’est aussi bien dans la rue, ou au travail, que les femmes sont agressées en tant que femmes.

Notre code pénal est saupoudré de dispositions pour réprimer certaines de ces violences. Mais cela ne constitue qu’un appareil de sanctions. Une loi-cadre, à l’instar de celle qui a été votée en Espagne traduirait une toute autre politique. Elle est actuellement à l’étude dans le milieu associatif et traitera de toutes les sortes de violences : violences physiques ou morales, viols, incestes, harcèlement au travail, mariages forcés, mutilations, etc…

L’AECO -Les Verts- se fera le relais politique de ces associations.

Dans son argumentaire, cette loi cadre éclairera la gravité du problème et dénoncera ces violences multiformes qui font système et révèlent la domination masculine et l’infériorisation des femmes. Elle annoncera ses objectifs, en particulier la volonté de traiter le problème à la racine.

Garantir des droits économiques aux femmes victimes de violence de genre dans le but de faciliter leur intégration sociale.

Dans sa première partie, la loi traitera de la prévention, des mesures de sensibilisation, prévention et détection. L’éducation, mais aussi la publicité, devront respecter la dignité des femmes et leur droit à une image non stéréotypée, ni discriminatoire. Dans le domaine de la santé, des actions de détection précoce et d’assistance aux victimes seront prévues. Un vaste programme de formation complémentaire et de recyclage à l’attention des professionnels qui interviennent dans ces situations sera mis en place.

Dans sa seconde partie, la loi traitera de la protection des victimes et de leurs enfants mineurs, de leur soutien et de leur réinsertion sociale, du droit d’accès à l’information et à l’assistance sociale, du droit à l’assistance juridique gratuite, et enfin du Droit du travail : absences au poste de travail justifiées pour les victimes de violences, mobilité géographique facilitée…

Bref, toutes mesures tendant à assurer des ressources minimales de subsistance qui permettront aux victimes de prendre leur indépendance par rapport à l’agresseur.

Dans sa troisième partie, la loi regroupera et retravaillera l’ensemble des sanctions disséminées dans le code pénal, et organisera leur traitement juridique.

4.14.3. Des mesures pour les problèmes de santé spécifiques aux femmes

Outre la défense de leur propre santé, les femmes comblent à domicile les lacunes de la santé publique et en particulier le manque de structures d’accueil, en soignant leurs proches…

Mais il y a des problèmes de santé spécifiques aux femmes qui nécessitent :

  • a. La prise en compte des femmes dans la prévention et le traitement du SIDA qui les frappe de plus en plus dans l’indifférence générale;
  • b. Il nous semble essentiel de rompre avec l’hypocrisie sur l’avortement. Nous souhaitons sa légalisation et l’obligation pour les hôpitaux des grandes villes de pratiquer les I.V.G. (Interruption Volontaire de la Grossesse) et développement de l’avortement médicamenteux par la médecine de ville;
  • c. La mise en place de vraies campagnes sur la contraception et l’I.V.G, gratuité de tous les contraceptifs;
  • d. La formation du corps médical aux problèmes de santé spécifiquement féminins et aux violences;
  • e. L’étude et prise en charge des maladies professionnelles et impact sur la fécondité et sur les femmes enceintes;
  • f. La formation des parents à la santé et à une alimentation saine, dispensée par les dispensaires.

5. CONCLUSION

Il ne s’agit pas bien entendu de limiter les priorités de l’AECO -Les Verts- aux seuls domaines abordés ici.Les problèmes écologiques sont très nombreux et complexes.

Il s’agit seulement de montrer que l’Ecologie moderne réclame une nouvelle approche des problèmes :

  • une approche globaliste car les problèmes écologiques ne connaissent pas les frontières des Etats et la planète est fortement interactive en matière d’environnement. Les écosystèmes sont emboîtés les uns dans les autres;
  • la formation des parents à la santé et à une alimentation saine, dispensée par les dispensaires;
  • une approche scientifique incluant des règles d’éthique car la découverte scientifique doit être plus que jamais encadrée et motivée;
  • une redéfinition claire de la propriété distinguant clairement ce qui est propriété de l’humanité et de ce qui est propriété privée;
  • une meilleure définition des niveaux et des échelles de compétences, certains problèmes doivent se traiter à l’échelle mondiale, d’autres à l’échelle continentale et d’autres à l’échelle régionale. Les frontières des Etats ne sont pas forcément adaptées à la résolution de tous les problèmes écologiques. Elles ne doivent pas, non plus, être un obstacle à leur résolution.

Le 21e siècle verra de grandes mutations (la fin du 20ème en a déjà donné un avant goût) et ces mutations seront d’autant plus douloureuses qu’elles n’auront pas été préparées.

 

L’augmentation du trafic (aérien, routier, fluvial, ferroviaire, maritime), l’industrialisation, accroissement de la population mondiale sont une conséquence de la raréfaction des hydrocarbures et, donc, de leur hausse naturelle. Ce phénomène ira en s’accentuant au fur et à mesure qu’on approchera de la fin des stocks d’hydrocarbures. Il est donc essentiel qu’on passe le plus vite possible à des moyens de locomotion autres que le moteur à essence. Les alternatives existent (véhicules à air comprimé, véhicules électriques, piles à combustible, GPL, gaz naturel, gaz de biomasse, etc…), mettons les en application.

Dans ce domaine, la priorité n’est pas finalement de «sortir du pétrole» mais au contraire de «sortir du non-polluant». Ca fera le plus grand bien à «l’effet de serre».

Notre seul espoir de préserver notre environnement… C’est nous!!!

Ainsi adopté à Kinshasa, le 11 décembre 2017.